L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est une aide attribuée aux personnes âgées d’au moins 60 ans qui se trouvent en situation de perte d’autonomie, nécessitant une aide pour l’accomplissement des actes de la vie courante. L’APA à domicile concerne les personnes âgées résidant à domicile : aides pour payer les frais de personnel, d’hygiène, les aides techniques, la téléalarme, etc.
Constat
Avec le vieillissement continu de la population, le dispositif de l’APA domicile n’a cessé de croître depuis sa mise en œuvre pour atteindre fin 2020 près de 20 400 bénéficiaires à l’échelle départementale. La crise sanitaire semble avoir impacté le dispositif en ralentissant temporairement la dynamique d’augmentation du nombre d’allocataire APA domicile.
Alors que le nombre de bénéficiaires a cru de 5 % en 2019 (900 allocataires supplémentaires), la hausse n’est que de 2 % en 2020 (300 allocataires supplémentaires). 2021 se caractérise par une poursuite de cette dynamique « ralentie » avec une augmentation de +2 % soit 389 allocataires en plus.
Eléments d’explications
Le ralentissement de 2020 est très conjoncturel. Il est dû à la surmortalité des personnes âgées, potentielles bénéficiaires de l’APA et principales victimes du covid-19, mais également au fait que les services ont été fermés durant le premier confinement. Sur cette période, on assiste ainsi à une baisse des premières demandes.
Durant les confinements, les droits des personnes âgées déjà dans le dispositif ont été maintenus (automatisation des renouvellements) et les révisions de plans d’aide ont été réalisés par téléphone. Cette pratique complexifie l’identification des problématiques non oralisées et pourrait potentiellement occasionner une augmentation des révisions dans les mois à venir, le plan d’aide alloué ne répondant potentiellement pas aux besoins réels.
Au-delà de la question de l’APA, l’absence de mobilité imposée par le confinement a pu affecter les capacités physiques des personnes âgées. A long terme, cette situation pourrait impacter le niveau de dépendance de cette génération en accélérant la perte d’autonomie.
La crise sanitaire a également intensifié les problématiques des Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile (SAAD). La profession qui peinait déjà à recruter voit son manque chronique de personnel intensifié : raréfaction des candidatures, baisse d’attractivité, craintes des interventions à domicile, manque de professionnels formés notamment aux gestes les plus techniques, etc. A cela s’ajoutent des difficultés budgétaires liées au surcoût d’intervention qu’impose l’achat d’équipements de protection individuels pour le respect des protocoles sanitaires.
Allocation personnalisée d'autonomie (APA) en établissment
L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est une aide attribuée aux personnes âgées d’au moins 60 ans qui se trouvent en situation de perte d’autonomie, nécessitant une aide pour l’accomplissement des actes de la vie courante. L’APA en établissement constitue une aide pour le tarif dépendance des établissements.
Constats
En temps normal, l’évolution du nombre de bénéficiaires de l’APA établissement est directement corrélée aux dynamiques d’ouvertures de places ou, plus rarement, de nouveaux établissements. Les taux de remplissage de ces derniers avoisinent constamment les 100 %. Ce constat explique la grande stabilité du nombre de bénéficiaires de l’APA établissement en 2019.
La crise sanitaire a eu un réel impact sur les établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et, par ricochet, sur le nombre de bénéficiaires de l’APA établissement. Entre janvier et décembre 2020, le nombre de bénéficiaires a ainsi chuté de 11 % (800 allocataires en moins). Cette diminution est très fortement corrélée aux différentes phases de confinement (avril-mai et novembre-décembre).
L’année 2021 est marquée par une remontée du nombre de bénéficiaires mais le niveau d’avant crise n’a toujours pas été atteint.
Eléments d’explications
Les personnes âgées vulnérables étant particulièrement fragiles face aux coronavirus, de nombreux établissements ont connu des décès parmi leurs résidents, notamment durant la deuxième vague de septembre 2020. Les EHPAD ont alors fait le choix de ne pas remplacer les places vacantes dans l’immédiat afin d’éviter tout risque d’exposition et de propagation. Ce choix a accéléré la baisse du nombre de résidents et par ricochet, le nombre de bénéficiaires de l’APA établissements. Cette diminution a eu un fort impact sur la trésorerie des établissements dont les dépenses liées à l’hébergement (hôtellerie, restauration, entretien des locaux…) et une partie de la dépendance (aide aux gestes quotidiens) est à la charge des résidents.
Durant cette période, les restrictions de liberté ont été très fortes pour les résidents des EHPAD : confinement imposé en chambre, obligation de prélèvement, arrêt des visites de proches. Cet état a pu aggraver le sentiment d’isolement social et affectif tout en contribuant à dégrader les capacités physiques et cognitives de résidents déjà fortement dépendants.