La zone d’emploi de Grenoble compte 2/3 de ses emplois liés au fait de résider sur le territoire et de consommer sur place : c’est l’économie présentielle. Cela recouvre l’éducation, la santé, la restauration, le tourisme, le commerce, etc.
Le tiers restant représente la sphère productive, c’est-à-dire la production de biens et services qui sont exportables : industrie, logistique, services aux entreprises, etc.
Notre territoire a une part historiquement élevée d’emplois industriels par rapport aux autres zones d’emplois métropolitaines : le triptyque université recherche industrie a porté notre modèle de développement technopolitain et permet aujourd’hui à notre territoire d’être à la pointe de l’innovation sur plusieurs champs. Toutefois, notre sphère productive crée assez peu d’emplois dans les services interentreprises alors que de nombreux emplois de ce type ont été créés dans les autres métropoles ces dernières années, selon les travaux sur la résilience économique réalisés par Magali Talandier.
Autre point de vigilance, notre « stock » d’emplois présentiels rapporté au nombre d’habitants est assez faible comparé aux autres métropoles, surtout si l’on met ce chiffre au regard de notre niveau de revenu plutôt plus élevé qu’ailleurs. Le fait que Grenoble ne soit pas une capitale régionale participe sans doute à ce paradoxe.
Sources : INSEE RP, Accos-Urssaf et cahier thématique OBS’Y 2019
DÉFINITION
Sphère présentielle versus productive
La partition de l’économie en deux sphères, présentielle et productive, permet de mieux comprendre les logiques de spatialisation des activités et de mettre en évidence le degré d’ouverture des systèmes productifs locaux.Les activités présentielles sont mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu’elles soient résidentes ou touristes. Cette sphère se compose des activités de construction, de commerce de détail, de services àla population ainsi que des activités non marchandes (administration, santé, enseignement). Le dynamisme de cette sphère dépend en grande partie de l’évolution de la population, du tourisme, du pouvoir d’achat et des modes de consommation des habitants résidents ou de passage.Les activités productives regroupent l’industrie et les services aux entreprises, deux secteurs étroitement liés entre eux. Les biens et les services produits sont vendus en majorité vers l’extérieur du territoire et dépendent en partie des marchés mondiaux. Les services aux entreprises constituent un secteur hétérogène regroupant des services qualifiés (informatique, recherche & développement, ingénierie, services juridiques, etc.), des services dédiés à la logistique et des services opérationnels (sécurité, nettoyage, centres d’appel, etc.). Ils incluent également le travail temporaire, une activité très fluctuante d’un trimestre à l’autre et fortement liée à la conjoncture.