L’apparition du handicap chez un enfant peut être un bouleversement dans son quotidien mais également dans celui de sa famille. La définition du handicap n’est pas unique, par conséquent, le dénombrement des personnes en situation de handicap et la description socio-économique de cette population est complexe. En Isère, le RHEOP¹ permet de suivre depuis 1991 l’évolution des enfants de 7 ans en situation de handicap sévères (moteurs, intellectuels ou sensoriels et tous les handicaps quels que soient leur sévérité parmi l’autisme, la paralysie cérébrale et la trisomie 21).
La part des troubles du spectre de l’autisme (TSA) en augmentation constante chez l’enfant.
Les troubles du spectre autistiques représentent aujourd’hui la majorité des handicaps observés chez les enfants de 7 ans porteurs de handicaps (60 %), suivis par les déficiences motrices et intellectuelles (11 % et 10 %) et enfin les déficiences sensorielles (7 %). Plus d’un enfant sur dix présentent plusieurs handicaps.
Source : Rheop, 2023
Le taux d’enfants porteurs de TSA a quasiment doublé sur une période de 7 ans, de 2015 à 2021, passant de 4,5 pour mille à 10,2 pour mille. Les handicaps sévères, moteurs, intellectuels et sensoriels, ainsi que la paralysie cérébrale, restent quant à eux relativement stables depuis 10 ans en Isère (entre 0,9 pour mille et 3,2 pour mille selon les handicaps). Sur du long terme (depuis 1989), la part d’enfants atteints de trisomie 21 a baissé (de 1/1000 en 1989 à 0,6/1000 en 2012 et 0,4/1000 en 2021), du fait de l’amélioration du diagnostic anténatal pour cette maladie génétique.
Source : Rheop, 2023
La scolarisation des enfants porteurs de handicap, de plus en plus en milieu ordinaire.
Le quotidien d’un enfant concerné par un handicap et de sa famille est souvent bouleversé. L’entrée à l’école est un moment fort pour chaque enfant. Quels que soient ses besoins spécifiques, il doit pouvoir bénéficier d’un parcours scolaire inclusif, comme cela a été défini dans la loi de 2005 qui affirme à la fois le droit à l’éducation pour chaque enfant et la nécessité qu'il puisse apprendre avec ses pairs.
Tableau de répartition des enfants selon leur lieu de scolarisation en Isère et dans l’Y Grenoblois en 2021
Source : Rheop, 2023
Le parcours scolaire d’un enfant en situation de handicap peut se dérouler en milieu "ordinaire" (avec l’appui d’un auxiliaire de vie scolaire et des aménagements spécifiques par exemple) ou dans un établissement médico-social ou spécialisé. Il est également possible d’effectuer une scolarité à domicile ou même à l’hôpital. Plus de 15 ans après la promulgation de la loi, le part d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu "ordinaire" a fortement augmenté pour atteindre 84% en Isère (83% dans l’Y Grenoblois, qui regroupent les territoires de la Métropole, du Grésivaudan et du Voironnais). Ce taux varie toutefois selon les handicaps. Il chute de moitié pour les enfants porteurs de déficience intellectuelle sévère (scolarisés en milieu ordinaire pour 45% d’entre eux) alors qu’il s’élève à 91% pour les enfants porteurs de TSA (ce sont aussi ces enfants qui ont bénéficié de la plus forte progression entre 2012 et 2021 (+21 points)). Pour les autres handicaps, il s’élève à 71%. Près de trois quarts des enfants scolarisés en milieu ordinaire en Isère sont à temps plein. Plus d’un quart sont donc scolarisés à temps partiels.
Pour une inclusion de qualité, les enfants peuvent avoir via leur projet personnalisé de scolarisation (PPS) le soutien d’un(e) accompagnant(e) des élèves en situation de handicap (AESH). Plus des deux tiers des enfants résidant en Isère ou dans l’Y Grenoblois en bénéficie, taux stable depuis 10 ans.
Depuis 10 ans, l’inclusion scolaire des enfants porteurs de handicap est en augmentation continue. Une majorité bénéficient d’un(e) AESH dans sa scolarité et sont scolarisés à temps plein. Ces tendances sont similaires entre le département de l’Isère et l’Y Grenoblois.
¹ Le RHEOP est une association iséroise qui dénombre parmi les habitants du département, la survenue de la perte d’un enfant au cours de la grossesse ou de la naissance, ainsi que les handicaps de l’enfant à l’âge de 7 ans. Les handicaps surveillés sont : les handicaps sévères qu’ils soient moteurs, intellectuels ou sensoriels et tous les handicaps quels que soient leur sévérité parmi l’autisme, la paralysie cérébrale (trouble moteur lié à une atteinte du cerveau en développement chez l’enfant) et la trisomie 21. Le principal partenaire du registre pour accéder aux informations nécessaires est la Maison Départementale de l’Autonomie (MDA) en Isère.
Plus d’informations sur : https://rheop.univ-grenoble-alpes.fr